New York, 2012. Hasard des chemins, lors de mes trois heures de métro nocturne qui séparaient JFK de Brooklyn, en passant par le quasi obligatoire Manhattan (à cette heure), je rencontre Ann (le nom que je lui prête puisque je ne me souviens plus de l’original). Ann est serveuse, détentrice d’un Master d’Histoire et revient du célèbre gala TIME des 100 personnalités les plus influentes de l’année. Elle rentre chez elle, à Brooklyn, et me décrit sans amertume le paradoxe d’une telle soirée. On y parle de grandes visions du monde, d’humanitaire, de social, de politique, de progressisme, de grands idéaux, de grandes idées, de grands hommes (qui sont parfois des femmes). On rit à écouter Colbert taper sur le cardinal Dolan entre deux coupes de champagne. La soirée peut s’éterniser (il est 3.30 am) puisque les métros new yorkais courent toute la nuit (traduction littérale à l’image intéressante vu qu’il faut compter 20 minutes pour attendre un métro et deux heures pour faire toute une ligne ‘local’). Le lendemain, Wall Street. « Occupy a job ! » lance un trader aux manifestants installés sur les marches du Stock Exchange. « This is my job » lui répond celui qui, avec sept autres activistes inépuisables (et inépuisés malgré leurs ‘cages’ imposées par les autorités) attendent quelques 300 autres angry pacifist protesters qui entameront une marche partant de Wall Street. En fait, NYC, c’est l’ultra sécurité de Manhattan jumelée à l’extrême insécurité du Bronx. C’est l’extraordinaire accueil des américains conjugué au mépris envers les idées non-orthodoxes de l’étranger (en démontre l’amalgame hâtif du socialisme au communisme, que l’on commence au passage à entendre depuis que les chars rouges ont failli envahir Bastille le 6 mai 2012). NYC est un mélange ethnique, intellectuel et artistique. Un melting pot, en cela qu’il symbolise une élite américaine libérale (au sens américain et français) et un conservatisme populaire. Un paradoxe.
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